Saint Hélène : une villa internationale

A l’occasion de nos promenades d’Été Découverte de la Côte Verte et Autour de Cangé, nous effectuons toujours une halte devant la Propriété de Sainte Hélène. Cette propriété d’inspiration normande que nous verrions bien servir de décor à une opérette suscite beaucoup de questions ; aussi à partir des écrits historiques et des informations précieuses que nous ont communiquées les propriétaires actuels messieurs PERRIN et LE BRIS, nous allons essayer de remonter le cours de l’Histoire de cette Propriété et de ses différents occupants.

La propriété

La propriété  » Sainte Hélène  » actuelle fait partie d’un ensemble beaucoup plus vaste de plus de trois hectares situé au lieu dit  » le coteau près Cangé « . Celui – ci est compris dans le périmètre défini entre le domaine de Cangé actuel, la rue Sainte Hélène (anciennement le chemin des Moulinières), la Nationale 76 et la rue des caves à goûter. Aussi, nous ne pouvons, pas parler de cette villa sans évoquer les propriétés voisines. Se retrouver dans l’histoire des différents propriétaires, des aliénations et des ventes successives est un véritable casse tête chinois.

La première date que nous avons trouvée, nous indique que le 1 er janvier 1856, M et Mme BAUDOUIN de Paris étaient propriétaire du domaine.

Une vue superbe

Par une belle journée de fin d’Hiver, lorsque les arbres n’ont pas encore leurs feuilles un superbe panorama se dévoile sous nos yeux. Dans le bas du coteau, un coude du Cher avant qu’il soit canalisé pour la traversée de Saint Avertin enserre la Plaine de Cangé. Au lointain se découpe principalement sur la Côte Fleurie, la lanterne de Rochecorbon, le Château de Montcontour et la Pagode de Chanteloup. Le soir de la bibliothèque de Sainte Hélène, toutes les illuminations des monuments de Tours sont offertes à notre contemplation.

Sur le nom même de la propriété.

Certains écrits et romans régionaux ont fait le rapprochement avec la nostalgie napoléonienne du second empire. En effet de nombreux lieux ont été achetés à l’aide de la somme versée avec la médaille de Sainte Hélène instaurée en 1857 par Napoléon III. Celle-ci honorait les soldats de la révolution et de l’Empire vivant encore à l’époque. Bien que quinze braves saint avertinois se sont vu honorés par cette distinction, nous n’avons pu faire un rapprochement quelconque avec aucun d’entre eux. Aussi, nous continuons de penser que le nom vient tout simplement de la superbe statue de Sainte Hélène tenant à la main «la vraie croix» qu’elle avait découverte.

La villa normande

Vers 1862 les chroniques historiques situent la construction du premier bâtiment de Sainte Hélène comme pavillon de chasse. Les premières images de la villa datées de 1888, nous montre une propriété de style néo médiéval avec une Tour surmontée d’un clocheton et des fenêtres en forme de chapeau chinois. Cela ressemble à un chef-d’oeuvre de Compagnon du Tour de France ou bien à un dessin de Viollet le Duc.

Il est vrai que c’était le goût de l’époque. Dans la célèbre brochure touristique de 1903 de Tours à Saint Avertin et Larçay, Prosper Suzanne nous dit :

Depuis une vingtaine d’années, les environs de Tours sont parés de châteaux et de villas ; certains villages ont l’aspect chatoyant des stations balnéaires ; quelque chose de moderne et de mondain se mêle à leur rusticité. Partout des constructions d’une joyeuse fantaisie couvrent les pentes fleuries de nos rivières »