Le Paradis

Nous ne pouvons pas quitter ce lieu, sans évoquer la famille qui, au fil des géné­rations, l’a modelé, complété et surtout conservé. Depuis 1438 Paradis a toujours, en ligne directe, sans interruption, appartenu jusqu’à nos jours à la même famille. Il fût hérité jusqu’au 17 ème siècle par descendance masculine et depuis jusqu’à la mort de Madame Jeanne Ginet Saint-Poulof en 1988, par descendance féminine.
Le pre­mier des ancêtres connu à Paradis au 14 ème siècle serait un certain Jean de Fortia. Un siècle plus tard son acquisition fut faite par Bertrand de Fortia (3 ème du nom). Les Fortia ori­ginaires de Catalogne avaient été anoblis par le Roi d’Aragon (Espagne) en 1386. Ceux-ci y résidèrent jusqu’à la fin du 16
ème siècle, puis se succédèrent les familles de Guillaume François Comte de Mandelle, de Joseph Louis Baron de Berthereau, de Jean Julien Vaudiot de la Tour, de Julien Lafond, de Jean-Louis Mollay de Richaudeau, de Henri Pié, de Nicolas Ambroise Geoffroy Pollard, de Pierre Alexandre Ginet et d’Édouard Saint Poulof.
C’est cette famille qui réside actuelle­ment au manoir.

Dans cette longue lignée d’ancêtres on recense des écuyers du roi, un trésorier de France et Président de la Chambre des Comptes de Bretagne, un colonel de la Grande Armée, un général de cavalerie, un ambassadeur envoyé du roi Louis XV en Chine. Monsieur Saint Poulof, d’ascendance bretonne, colonel dans la cavale­rie, est apparenté à une prestigieuse famille dans laquelle on trouve les branches des familles d’Antoine de Saint-Exupéry, de Talleyrand Périgord, du comte Dreux Brézé et de Maurice de Wendel.
Madame Saint Poulof évoquait sa famille comme faisant partie pour une part de l’Histoire de France; elle a laissé par son dévoue­ment son nom dans l’histoire de Saint-Avertin et de la Touraine.

Sur les origines de sa dénomination nous laissons à votre méditation ces défini­tions suivantes :
« Autour des châteaux et des maisons de maîtres se trouvaient toujours un terrain clos de hauts murs, on y trouvait un verger, des plantes médi­cinales (selon les règles des tacuina sanitatis) et des fleurs pour l’agrément, c’était le jardin », le Paradis n’était pas conçu autrement.
En grec paradis signifie jardin; le terme vient d’un mot iranien dont le sens premier est enclos entouré de murs.
Sources :
« Saint-Avertin insolite » de Jean – Mary COUDERC
« Toujours mieux vivre à Saint Avertin » n° 20, article de M. Michel RAMETTE