Causerie autour d’une Closerie : Roidemont

La partie haute ouvre sur une terrasse et a été transformée en chapelle en 1869.

La destination de cette tourelle est variée; dans un premier temps elle a du faire office d’habitation au closier, le bâtiment principal étant réservé aux maîtres. Un acte en date de 1668 la désigne en  » une petite tourelle ou fuye servant de colombier « . La main courante des travaux effectués dans la propriété la recense encore en pigeonnier en 1869 mais des actes attestent qu’elle avait déjà perdu cette fonction en 1740.

Comme le dit Jean DOMEC elle fut par la suite un lieu de méditation mais surtout  » un vide bouteilles « .

Surplombant le Cher d’une trentaine de mètres, le coteau n’étant pas boisé, I’oeil pouvait parcourir l’horizon de Fondettes à Vouvray tout en dégustant, en agréable compagnie dit – on, quelques bonnes bouteilles de Noble Joué.

A cette époque les moments de détente étaient rares et forts appréciés.

En 1869, la propriétaire de l’époque Mademoiselle Pannetier décida de transformer cet endroit en un lieu de méditation plus spirituel. La partie supérieure de cette tourelle devint un oratoire où six messes par an sont toujours célébrées.

Aujourd’hui l’autel est couronné par une vierge. Les baies sont garnies de vitraux très lumineux.

Ces vitraux représentent : Saint Jean-Baptiste annonçant l’Agneau, la Vierge et l’Enfant, Sainte Anne et Marie, Saint Joseph et Jésus ; ils sont l’oeuvre de Lucien Léopold Lobin.

Un jeune et talentueux peintre verrier tourangeau Hervé Debitus les a restauré en 1985.

Une statue en terre cuite, offerte à Madame DOMEC par un prêtre sculpteur missionnaire en Afrique,  loge dans la niche située au-dessus de la porte. La croix de fer qui surmontait initialement l’édifice a été déposée au milieu du jardin car son poids fragilisait la structure de la toiture. Un coq « gaulois » la remplace sur le faîtage.

Pâquerette et son maître nous entraîne alors pour leur promenade habituelle dans le parc et nous font découvrir l’ancien sentier qui le traversait du nord au sud. Il permettait en particulier aux habitants de Bourg Cocu et des alentours d’accéder rapidement à la station de tramway située « aux Fontaines », c’est-à-dire à l’entrée de Saint Avertin par la rue de Grandmont actuelle.

Seule une grille en fer flanquée de deux poteaux en ciment atteste de cet accès.

En remontant sur le plateau, nous passerons au rond point des tilleuls plantés il y a environ 120 ans par l’arrière grand-père de Madame DOMEC. C’est encore un lieu de détente, de pique-nique frais et ombragé donnant sur la Propriété de Beaugaillard. Autrefois les parcs de Beaugaillard et de Roidemont formaient le début du vallon de Vau Souby . Aujourd’hui ils sont boisés essentiellement d’essences rustiques afin de stabiliser les coteaux.

Nous voici arrivés au terme de notre visite et nous nous trouvons devant l’habitation principale.

Monsieur André Montoux l’a répertoriée dans son livre « Vieux logis de Touraine » : il y donne une description de l’évolution des bâtiments et la liste des différents propriétaires qui s’y sont succédés.

La demeure initiale date de 1480 environ ; c’était une closerie entourée de vergers et de vignes qui donnait « le vin de Noble Joué » très apprécié à la Cour.

En 1900, un terrible orage emporta le toit de la demeure et le propriétaire (Le grand-père de madame DOMEC) décida à cette occasion d’aménager le grenier en ouvrant des lucarnes dans la nouvelle toiture et installa au fronton le blason de la Famille ROZE.